Déchets du BTP
Languedoc Roussillon

 

 

 

 

 

Plan départemental de l'Hérault - Accéder aux documents du plan

Gisement - pratiques actuelles - capacité d'accueil - préconisation - suivi du plan - Convention

La quantification du gisement est basée sur l’enquête nationale FNB/ADEME 1999

Cette dernière fournit par région une estimation de gisement des déchets de chantier de bâtiment. En Languedoc-Roussillon

1 352 milliers de tonnes par an de déchets de chantier, soit un ratio de 0.64 T/hab/an.

Pour définir la production annuelle des déchets de chantier en Hérault, nous avons procédé à une extrapolation basée sur les données INSEE de la population au 1/08/1999
(recensement 1999).

La répartition des déchets de chantier du bâtiment dans le département de l’Hérault est réalisée pour 3 secteurs du bâtiment à savoir : démolition, construction et réhabilitation.

     

Répartition
par origine de déchets en Tonnes

Département

Population 1999

Ratio

T/hab/an

Production annuelle (T)

Démolition

Construction neuve

Réhabilitation

Hérault

896 571 hab.

0.64

573 805 T

397 000

30 000

147 000

Pourcentage répartition

69.2 %

5.2 %

25.6 %

 

Cette même enquête divise le gisement par catégorie de déchets :

 

Répartition par type de déchets en Tonnes

Département

Inertes

DIB

DIS

Emballages

Hérault

374 000

171 000

25 000

4 000

Pourcentage répartition

65.2 %

29.8 %

4.3 %

0.7 %

* Les déchets de construction

Ces déchets ont des caractéristiques spécifiques :

  • Ils sont dispersés dans le temps et dans l’espace,

  • La responsabilité des détenteurs est répartie sur plusieurs corps d’état,

  • Ils couvrent les trois grandes familles de déchets : les inertes (prépondérants), DIB et DIS (en plus petite quantité),

  • Ils sont rarement souillés ce qui permet un tri à la source.

* Les déchets de démolition

Les déchets de démolition sont des déchets mélangés : inertes, plâtre, placo-plâtre, bois, plastique, laine minérale, verre, métaux, déchets toxiques (colle, bois traité, …).

En l’absence de tri, le coût du traitement sera excessif. Un tri préalable s’imposera sur le site, vraisemblablement, par des opérations de déconstruction.

* Les déchets de réhabilitation

Ce secteur comporte de nombreux intervenants allant du particulier amateur, au spécialiste artisan, jusqu’aux grandes entreprises du BTP.

L’ensemble des opérations peut être répertorié selon trois grandes catégories :

  • Les interventions de reprise sur le gros œuvre,

  • Les travaux intermédiaires de cloisonnement et de doublage avec introduction des panneaux composites à base de plâtre et de produits divers répondant à d’autres fonctions telles que l’isolation thermique ou phonique ou l’intégration des réseaux de câblage,

  • Les travaux d’équipement et d’aménagement (équipements sanitaires, électriques, téléphoniques…).

La difficulté pour la gestion des déchets de réhabilitation est l’extrême atomisation des chantiers, les difficultés de tri et de regroupement de ces déchets. Ces chantiers sont très particuliers par rapport aux chantiers de construction et de démolition car ils sont d’importance très variable. Les intervenants sont très divers ainsi que leur positionnement géographique en général dans les zones très urbanisées.

La méthodologie appliquée pour l’estimation du gisement présente des limites :

Le ratio utilisé, exprimé en tonne/hab/an est donné pour la région Languedoc-Roussillon (enquête ADEME/FFB). En le multipliant par la population de l’Hérault, nous avons considéré le ratio identique pour l’ensemble des départements constituant la région. Or, il existe plusieurs facteurs influençant ce ratio, difficilement maîtrisables, mais pouvant varier fortement d’un département à l’autre. L’activité économique est le facteur primordial. D’autres facteurs existent : la densité de population, la typologie du département, la proportion (zones rurales/urbaines)…

Si nous comparons (sur le plan économique uniquement), le département de l’Hérault aux autres départements constituant la région, nous pouvons facilement admettre que la production des déchets de chantier en Hérault est supérieure à celle estimée.

    • Les Travaux Publics

Les activités des TP générant l’essentiel des rebuts sont les suivantes :

  • Terrassement,

  • Travaux routiers,

  • Canalisations, réseaux divers,

  • Fondations spéciales.

Les déchets produits dans les TP sont moins diversifiés que dans le bâtiment. Les inertes constituent l’essentiel des déchets. La quantification est délicate : la notion de déchets ou de " rebuts " (dans le domaine terrassement et canalisation) correspond d’une part à différents types de matériaux non réemployables, mis en décharge ou en stockages définitifs et qui pourraient alimenter à terme une plate-forme de regroupement et de valorisation.

Les TP génèrent également une quantité importante de déblais utilisés en remblai sur place et par conséquent non considérés comme déchets.

La production des déchets issus des activités de terrassement a été approchée grâce à une étude réalisée par la Chambre Régionale de Métiers Languedoc-Roussillon, synthèse de 4 enquêtes réalisées par différentes Chambres de Métiers de France (Meurthe et Moselle, Vendée, Aquitaine et Hérault).

Elle fournit une estimation de la production des déchets des activités artisanales de terrassement. Il est à noter que ce ratio tient compte de la fraction réemployée sous forme de remblais.

Département

Population 1999

Ratio

T/hab/an

Production annuelle (T)

Répartition par origine de déchets en Tonnes

       

Inertes

DIB

Hérault

896 571 hab.

0.277

248 350 T

224 000

24 000

Pourcentage répartition

90.2 %

9.8 %

 

 

 

L’étude de la Chambre des Métiers présente des limites :

* L’estimation de la production des déchets de TP est uniquement basée sur les activités artisanales. Il n’a pas été tenu compte des Grands Chantiers.

* Par ailleurs, l’enquête fournit une estimation annuelle des inertes générés. Aucune précision n’est donnée sur la nature des déchets regroupés dans cette famille, ni même sur leurs quantités annuelles.

* En outre, l’étude ne fait pas ressortir la production de DIS. Nous pouvons croire que les activités du TP n’en produisent pas, hypothèse peu probable.

    • Synthèse de la quantification Bâtiment et TP

Une synthèse du gisement des déchets générés par secteur d’activités est donnée dans le tableau ci-après :

 

Secteur d’activités

Nature des déchets

 

Bâtiment

 

Travaux Publics

 

Total BTP

INERTES

374 000 T

224 000 T

598 000 T

DIB

171 000 T

24 000 T

195 000 T

DIS

25 000 T

---

25 000 T

EMBALLAGES

4 000 T

---

4 000 T

TOTAL

574 000 T

248 000 T

822 000 T

POURCENTAGE

69.8 %

30.2 %

100 %

 

Conclusions :

1/ Il a été mis en évidence la difficulté de connaître avec une grande " précision " la production des déchets issus des activités du Bâtiment et des Travaux Publics. Toutefois, l’objectif n’est pas de prétendre à une estimation fine de la production des déchets, mais de disposer de données exploitables pour la mise en place d’un réseau de filières adaptées pour leur élimination.

En conséquence, il est préférable de sous estimer le gisement et de ne pas commettre l’erreur de proposer la création de structures d’accueil représentant des investissements lourds et qui ne seraient pas rentables.

2/ En prenant en compte les résultats de l’enquête menée auprès des entreprises, et des zones d’emploi fournies par l’INSEE, le département de l’Hérault a été divisé en 11 secteurs.

3/ Il en découle une répartition des tonnages annuels par secteur et par type d’activité :

SECTEUR

BATIMENT

 

TRAVAUX PUBLICS

TOTAL

POURCENTAGE

Centre Sud

83 000 T

36 000 T

119 000 T

14.5 %

Ganges

5 000 T

2 000 T

7 000 T

0.9 %

Pic et Etang

83 000 T

36 000 T

119 000 T

14.5 %

Montpellier

203 000 T

88 000 T

291 000 T

35.4 %

Agathois

22 000 T

10 000 T

32 000 T

3.9 %

Bitterois 1

67 000 T

29 000 T

96 000 T

11.7 %

Bitterois 2

24 000 T

10 000 T

34 000 T

4.2 %

Centre-Hérault

35 000 T

15 000 T

50 000 T

6 %

Hauts Cantons

21 000 T

9 000 T

30 000 T

3.6 %

Minervois

4 000 T

1 000 T

5 000 T

0.6 %

Piscinois

27 000 T

12 000 T

39 000 T

4.7 %

TOTAL

574 000 T

248 000 T

822 000 T

100 %

 

PROSPECTIVE

En interrogeant l’INSEE, nous avons pu connaître l’évolution de la population pour 2000, 2005 et 2010. Nous en avons déduit les conséquences sur le gisement des déchets du BTP.

Le tableau ci-dessous rassemble les données :

Année

Population Hérault

Variation Population par rapport à 1999

Production des déchets du bâtiment

Production des déchets du TP

2000

908 573 habitants

1.3 %

581 486 Tonnes

251 674 Tonnes

2005

974 328 habitants

8.7 %

623 570 Tonnes

269 890 Tonnes

2010

1 042 717 habitants

16.3 %

667 339 Tonnes

288 833 Tonnes

L’analyse des chiffres nous permet d’avancer les hypothèses suivantes :

Dans le bâtiment, l’augmentation de la population aura pour effet de dynamiser la construction et les infrastructures existantes devront être aménagées. Il va s’en suivre une augmentation des déchets de construction et de réhabilitation et une baisse des déchets de démolition.

Dans les TP, il en découlera :

    • la création d’axes routiers et ouvrages d’art (tunnels, parking sous-terrain ….),

    • la modification du réseau d’assainissement,

    • la mise en place d’équipements dimensionnés ou l’adaptation des équipements existants pour le traitement des eaux usées,

    • enfin, les aménagements paysagers et naturels.