Déchets du BTP
Languedoc Roussillon

 

 

 

 

 

Objectif d'un plan départemental déchets du BTP

Extrait du plan départemental des Pyrénées Orientales

Les objectifs du Plan Départemental concernant une gestion optimale des déchets du BTP ont été énoncés dans la circulaire interministérielle du 15 février 2000.

La démarche de planification vise à l’application des 6 objectifs détaillés ci-après :

1. POLLUEUR – PAYEUR

Le premier objectif est d’assurer le respect de la réglementation en luttant contre les décharges sauvages et en faisant appliquer le principe du " pollueur – payeur " contenu dans la loi du 15 juillet 1975, qui attribue la charge du traitement et de l’élimination des déchets à leurs producteurs. On constate actuellement trop souvent le rejet incontrôlé dans la nature des déchets de chantier. Ce rejet est à l’origine de la constitution de décharges sauvages qui par un effet d’entraînement attirent toutes sortes d’autres déchets dont le caractère non inerte, ajoute à la pollution visuelle des sites, une pollution potentielle des sols et des eaux de surface ou souterraines.

En conséquence pour les Pyrénées Orientales, il est important de rappeler les responsabilités de chaque acteur dont l’activité est liée au BTP.

Les Maîtres d’Ouvrages de travaux et les exécutants de travaux sont les producteurs et détenteurs de déchets.

Les Maîtres d’ouvrage et les Maîtres d’œuvre doivent eux aussi être informés qu’ils sont responsables des déchets produits par leurs activités. En particulier dans le cas des réponses aux appels d’offres, les devis doivent présenter clairement les coûts liés à la gestion et à l’évacuation des déchets afin que ceux-ci puissent être répercutés sur les commanditaires des travaux.

Les artisans et les entreprises doivent proposer et mettre en oeuvre des modes de gestion des déchets conformes à la réglementation propre à chaque type de déchets (inertes, DIB, toxiques).

Il faudra rappeler aux communes :

  • les obligations à respecter quant à la résorption des décharges brutes communales à l’horizon 2002,

  • qu’il est du ressort de la police municipale d’interdire tout dépôt de déchets sur le territoire de leur commune,

  • que les dépôts d’inertes sur terrain non communal, de plus de 100 m² et plus de 2 m de hauteur, sont soumis au code de l’urbanisme (déclaration " Installation et travaux divers ") et doivent donner lieu à la délivrance d’un arrêté municipal.

2. UN RESEAU DE TRAITEMENT ADAPTE

Le deuxième objectif est la mise en place d’un réseau de traitement et l’organisation des circuits financiers de façon à ce que les coûts soient intégrés et clairement répartis. Ce réseau devra offrir aux professionnels du bâtiment et aux professionnels des travaux publics un service de proximité afin de réduire le transport des déchets et le coût de leur traitement. La planification devra permettre la mise en place d’une répartition géographique équilibrée des installations de recyclage, de dépôts pour les matériaux valorisables et d’enfouissement pour les déchets ultimes.

Dans le cadre du Plan des Pyrénées Orientales, cela s’est traduit par la proposition de plusieurs scénarios et variantes pour répondre aux spécificités du département, en particulier la situation très diversifiée entre la plaine et l’arrière pays.

Dans l’arrière pays, des installations particulièrement bien adaptées ont été proposées lorsque les installations classiques de regroupement et de traitement ne pouvaient être envisagées faute de gisement suffisant et que les équipements des collectivités ne pouvaient pas prendre en charge la gestion des déchets du BTP.

Il s’agit d’installations simplifiées permettant de fournir un service de proximité à certains secteurs tout en répondant aux contraintes financières de traitement des déchets en quantités limitées.

3. REDUCTION A LA SOURCE DES DECHETS

Le troisième objectif est de permettre au secteur du bâtiment et des travaux publics de participer au principe de réduction à la source des déchets posé par la loi du 13 juillet 1992.

Cela implique :

  • des modifications dans le conditionnement et la fabrication des matériaux utilisés par le BTP ;

  • la pratique du tri à la source, sur le chantier et aussi le non mélange de déchets de catégories différents (inertes, banals, dangereux) car les déchets mélangés doivent être éliminés selon les filières les plus contraignantes ;

  • l’utilisation de matériaux moins polluants (par exemple, vernis, peinture, colles contenant des solvants on halogénés… huiles de coffrage biodégradables…)

Un travail important d’information et de communication devra être réalisé auprès des professionnels du BTP en particulier par les organisations professionnelle, Chambre de Métiers, CCI…

 

4. REDUCTION DE LA MISE EN DECHARGE

Le quatrième objectif vise à la réduction de la mise en décharge, et à l’effort global de valorisation et de recyclage des déchets. Il est bien entendu que le recyclage ne peut se pratiquer que dans le respect des exigences technologiques, environnementales et de santé publique. La planification devra prévoir l’utilisation des réseaux existants de recyclage et de valorisation des déchets et la mise en place d’installations nouvelles.

La notion de déchets ultimes du BTP pouvant être enfouis dans un centre de stockage de type CET II(déchets de type ménagers ou assimilés) ou CET III (inertes) a été examiné au cas par cas en fonction des zones de production et de la possibilité de trier et d’enlever la part valorisable des déchets de chantier. Les solutions proposées dans le projet de plan tiennent compte des contraintes liées au coût de traitement important pour les gisements peu importants et éloignés des installations existantes ou à créer.

5. MATERIAUX RECYCLES

Le cinquième objectif consiste à permettre l’utilisation des matériaux recyclés dans les chantiers du BTP, dans le cadre des exigences habituelles de sécurité environnementale, de sécurité technologique pour les ouvrages et de santé publique. Les installations de recyclage et de valorisation mises en place contribueront à la mise sur le marché de ces nouveaux matériaux. Cette politique répond à deux soucis :

  • instaurer des débouchés pérennes à l’industrie du recyclage que l’on souhaite mettre en place. Il est en effet illusoire d’investir dans des projets de recyclage, si ceux-ci ne sont pas économiquement viables ;

  • économiser les ressources de matériaux non renouvelables.

Les solutions proposées dans le projet de plan tiennent compte de ces contraintes liées à l’utilisation des matériaux recyclés dans le département comme les Pyrénées Orientales où la production de matériaux de carrières est abondante.

Pour répondre à cet objectif et rentrer dans des contraintes financières admissibles, le recyclage de granulats à partir des installations fixes ou mobiles, ne pourra se développer que si le coût de recyclage est compétitif par rapport au marché local des granulats extraits dans le département ou si l’utilisation des matériaux recyclés est soutenue par les Maîtres d’Ouvrages publiques.

6. IMPLIQUER LES MAITRES D’OUVRAGES

Le sixième objectif est de mieux impliquer les maîtres d’ouvrages publics dans l’élimination des déchets qui sont générés par la réalisation de leurs commandes. Il vous appartient d’adresser des recommandations afin de leur demander de prendre systématiquement en compte le coût du traitement des déchets dans les appels d’offre des marchés publics. Le traitement doit être envisagé de façon à réserver la place la plus importante possible à la valorisation et au recyclage. L’exemple de l’Etat doit avoir un effet d’entraînement sur tous les maîtres d’ouvrage publics et privés.

Ce dernier objectif demande aux différents maîtres d’ouvrages publics (dont l’Etat) de tenir compte au maximum de la valorisation et du recyclage des déchets du BTP.