Déchets du BTP
Languedoc Roussillon

 

 

 

 

 

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Gisement - pratiques actuelles - capacité d'accueil - préconisation - suivi du plan - Convention

Une enquête a été réalisée auprès d’un échantillon de trente entreprises du Bâtiment et des Travaux Publics du département de l’Hérault.

La liste et les coordonnées des entreprises nous ont été communiquées par la FFB, informations complétées par le Kompass.

 

Pour constituer un échantillon " représentatif ", nous avons procédé de la manière suivante :

  • Définition du profil de chaque secteur du département (pourcentage rural/urbain),

  • Mise en évidence des profils identiques dans le département.

L’ enquête sur les pratiques des professionnels a été réalisée par secteur de profil identique et ensuite généralisée à l’ensemble du département.

 

Afin de recueillir des données exploitables, nous avons élaboré un questionnaire thématique où différents sujets ont pu ainsi être abordés : l’activité, l’effectif de l’entreprise, la nature et les quantités de déchets générés, les pratiques de chantier, le traitement des déchets, la connaissance des filières, la connaissance de la réglementation, le coût, les attentes et les besoins.

Les entreprises interrogées travaillent dans les corps de métiers suivants : terrassement, maçonnerie, construction, génie civil, démolition, chauffage/ventilation, matériel incendie, travaux de vitrerie, peinture, menuiserie, etc…

 

Résultat de l’enquête

 

L’enquête a permis de mettre en évidence des comportements et des pratiques différentes suivant la taille et la localisation de l’entreprise.

Le département de l’Hérault est majoritairement à caractère rural. Ce qui explique une forte proportion des artisans et une grande diversité des activités.

La synthèse générale des propos recueillis est la suivante :

 

Dans les secteurs à fort caractère rural, les entreprises sont pour la plupart de faible effectif. Leur périmètre d’actions est généralement inférieur à 50 km. La responsabilité des déchets sur chantier revient à chaque corps de métier. La nature des déchets à éliminer est par conséquent mono-composante, c’est-à-dire spécifique de l’activité. Généralement, ils sont regroupés en vrac puis évacués par camion dans une filière proche du lieu de production : 30 minutes au maximum, pour une distance n’excédant pas 20 km. L’objectif est de trouver une filière d’élimination " proche " (afin de réduire la perte de temps) et peu coûteuse, voire " gratuite ". En effet, le prix de collecte et de traitement des déchets ne sont pas souvent pris en compte au niveau des appels d’offres.

 

Ainsi, les déchets inertes se retrouvent dans des lieux de dépôts indiqués par la commune : décharges brutes, anciennes décharges brutes, lieux de remblais communaux… Ces lieux de dépôts ne sont, pour la plupart, pas autorisés, et les décharges brutes doivent faire l’objet d’une fermeture et d’une réhabilitation dans les plus brefs délais. Cette tendance se pratique surtout dans la partie ouest du département où il est mis en évidence une forte concentration de ces lieux de stockage.

 

Les déchets " valorisables " (papier, bois, carton, plastique, verre), produits en faible quantité trouvent des issues différentes : décharges brutes (en mélange avec d’autres déchets), déchetterie ou valorisation. Cette dernière possibilité est utilisée essentiellement pour le verre et les palettes en bois.

 

Les " DIS " produits en faible quantité sont éliminés en tant que DMS au niveau des déchetteries (lorsqu’elles existent). Le mélange des DIS avec les autres déchets et leur orientation vers les décharges brutes, n’ont pas été clairement mis en évidence. Toutefois, nous pouvons difficilement penser que cette pratique n’existe pas dans des zones où les exutoires font défaut.

 

Dans les secteurs à caractère urbain prédominant, les entreprises ont des effectifs plus élevés. Leur périmètre d’actions s’étend à tout le département.

La responsabilité des déchets de chantiers revient généralement aux entreprises de gros œuvre. Leurs pratiques sur chantier restent individuelles, tant au niveau du tri, que de la collecte, du transport et de l’élimination. Lorsque la collecte est assurée par un prestataire, le lieu d’élimination des déchets n’est pas forcément connu par le client. La proximité et le coût de la filière leur importent peu. Très souvent, l’ensemble des déchets se retrouvent en mélange dans les bennes et la répercussion des coûts de gestion s’effectue au compte prorata.

L’intégration du coût de gestion dans les appels d’offre n’est actuellement pas prépondérante.

Pour les artisans, le réseau de déchetteries mis en place en zone urbaine permet de répondre globalement à leurs besoins.

 

La synthèse générale des difficultés rencontrées par les professionnels est la suivante :

  • Manque de lieux d’élimination,

  • Coûts d’élimination excessifs et en augmentation,

  • Difficulté de gestion des déchets sur les chantiers : problèmes d’organisation du tri et de répercussion des coûts au niveau ou à la charge de l’entreprise de gros œuvre,

  • Nécessité de sensibiliser les maîtres d’ouvrage et maîtres d’œuvre : absence ou mauvaise rédaction des pièces écrites de consultations, …,

  • Manque de filières d’élimination des déchets amiante-ciment,

  • Problèmes d’évacuation des déchets dangereux en petite quantité (solvants, …).

 

Le manque de sites d’élimination permettant une gestion cohérente et vraisemblablement à moindre coût des déchets de chantier du BTP, conduit actuellement à des pratiques extrêmement variées et quelquefois illégales.

Les souhaits des entreprises exprimés au travers des réponses aux questionnaires sont les suivants que :

    • L’élimination des déchets soit prise en compte dans les appels d’offre

    • La répercussion des coûts de gestion des déchets actuellement au niveau du compte prorata ne satisfait pas les entreprises de même que la gestion à charge de l’entreprise de gros œuvre.

    • Les distances maximales de transport sont de :

* 10 à 30 km en zone urbaine

* maximum 20 km en zone rurale

    • La majorité des entreprises souhaitent que les maîtres d’ouvrage soient sensibilisés